Catastrophe écologique, drame humanitaire… Les conséquences de l’exposition de la plateforme de forage gérée par British
Petroleum (BP) dans le golfe du Mexique il y a onze jours sont dramatiques.
D’après les s pécialistes les plus pessimistes, le coût total de la
marée noire qui commence déjà à toucher les côtes de la Louisiane pourrait s’élever à 7 milliards d’euros. Des mois de travail, de nettoyage et d’assainissement vont être nécessaires pour
réparer les dégâts (le terme « masquer » les dégâts serait plus approprié) pour ce qui est annoncé comme la pire catastrophe écologique depuis le naufrage de l’Exxon Valdez en Alaska
en 1989.
Dans son infinie m agnanimité, BP a cependant déclaré qu’il allait prendre ses responsabilités et « payer la facture ». Trop gentil. Il faut dire qu’avec un bond de 135% de son bénéfice net au premier trimestre de l’année, l’entreprise a quelques économies en poche. Sa politique d’acquisition massive lancée ces derniers mois prouve que l’appétit des dirigeants d’un des plus grands groupes pétroliers mondiaux est restée intacte.
Car il n’y a pas de secret, il faut aller chercher le pétrole là ou il est. J’entendais l’autre jour sur BFM radio un analyste déclarer que les entreprises travaillant de ce secteur mal-aimé ( ??), investissaient d’énormes sommes d’argent afin de garantir la sécurité de leurs forages et la vie de leurs employés. Il faudrait donc dire merci ?
Certes, notre monde moderne ne peut pas encore se passer de l’or noir, au risque de bloquer la machine industrielle mondiale, encore trop dépendante des énergies fossiles. Les groupes pétroliers ont d’ailleurs mal accueilli la nouvelle des autorités américaines, qui ont interdit tous travaux de forage dans le Golfe de Mexique avant la fin de l'enquête sur les causes de la marée noire. Conséquence, face à une baiss e probable dans la production, ce que les majors du pétrole tentent d’éviter coute que coute dans un contexte de raréfaction des ressources pétrolières, ces derniers pourraient être tentés de renforcer leurs investissements dans l’extraction de pétrole à partir des sables-bitumeux. Or ce type d’industrie est réputée pour être très énergivore, peu productive, et surtout, extrêmement polluante pour l’environnement et dangereuse pour l’écosystème. Il suffit de regarder les paysages de l'Alberta au Canada pour se rendre compte des dégâts que ce type d'industrie peut causer. C'est bien simple, lacs et forêts ont laissé la place à de véritables mines à ciel ouvert, où plus aucune vie animale ne subsiste. Mais business is business.
La Terre sera pressée comme un citron tant qu’elle renfermera en son sein la dernière goutte de jus noir et gluant. Comptez-y. En tout cas, aussi longtemps que nous chérisserons notre bien aimé confort.